Moscou, de notre correspondante.
«Terek, Terek !» «Terek c'est un fleuve, Terek c'est un rêve, Terek c'est une équipe», «Russie tu es la meilleure, le succès est avec toi»: l'ambiance est toujours très particulière dans les stades où joue le club tchétchène Terek Grozny, attendu jeudi en Suisse pour le match retour de l'UEFA contre le FC Bâle. Au match aller, le 16 septembre dans le grand stade du Lokomotiv de Moscou, on aurait pu croire l'équipe tchétchène seule sur la pelouse. Pas un seul fan suisse n'avait manifestement osé venir à Moscou, s'exposer aux Tchétchènes et aux risques d'attentat. Le stade, aux trois quarts vide, n'était rempli que de fans russes et tchétchènes du Terek Grozny, hurlant leur joie quand Terek a ouvert le score à la 38e minute.
«Terek, c'est notre baume à l'âme, explique Magomed, 37 ans, un Tchétchène qui dit vivre de business à Moscou. Il faut être tchétchène pour comprendre ce que ce club représente pour nous. C'est notre seule consolation alors que l'on continue à exterminer notre peuple.» En deuxième mi-temps, quand Bâle égalise et impose le résultat final (1-1), un silence funèbre tombe sur le stade : pas un seul supporter de Bâle n'ose exprimer sa joie, et même les joueurs suisses sur la pelouse ont l'air d'hésiter à se congratuler. «L'équipe de Bâle avait peur de venir jouer contre nous, même à Moscou, explique après coup l'entraîneur de Terek. Mais bon, c'est la règle, il a bien fallu qu'ils viennent.»
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