C'est un chiffre colossal. 77 % des Français interrogés par But (le groupe de distribution qui sponsorise le corps arbitral) sont satisfaits des arbitres. Ce résultat, dévoilé en préambule des Troisièmes Journées de l'arbitrage qui se déroulent ce week-end (1), est pourtant loin de rassurer un métier qui se sent au mieux dévalorisé et au pire menacé. D'autant qu'un autre chiffre, tiré du même sondage, a de quoi inquiéter les fédérations sportives, de foot, basket, hand et rugby qui font face à des pénuries de plus en plus vives d'arbitres : 98 % des personnes interrogées n'imaginent pas s'engager dans cette voie. «Les arbitres sont dans un grand état de fragilité», selon le philosophe et essayiste Alain Finkielkraut qui intervenait lors du Forum de l'arbitrage, jeudi soir. Et le philosophe de raconter ses propres souvenirs de matchs de foot avec son père : «A l'époque, je ne crois pas que nous étions déchaînés dans les tribunes. On pouvait aller jusqu'à applaudir les actions des adversaires.»
Apprendre à perdre. Un refrain au bon goût de «c'était mieux avant», qui reflète cependant une réalité. Les agressions sont monnaie courante, aussi bien dans le foot qu'au basket ou au hand. Dernière en date, le 14 septembre, lors du match européen entre Kiev et l'AS Roma. L'arbitre suédois a reçu un briquet sur la tête. L'équipe italienne a été sanctionnée d'un match perdu 3 à 0. «Voir mon propre fils et des enfants de 10-12 ans au Parc des Princes crier "Marseille on t'enc..." lors des