Après un Euro catastrophique en juin, le départ de ses «stars» et un parcours mi-figue mi-raisin dans les trois premiers matchs des éliminatoires du Mondial 2006, l'équipe de France doit faire face aux critiques. Pour Libération, Aimé Jacquet, sélectionneur des Bleus champions du monde 1998 et actuel directeur technique national (DTN), décrit l'état des lieux de la nouvelle génération des Bleus avant leur quatrième match des éliminatoires, face à Chypre, ce soir à Nicosie.
Que pensez-vous des résultats obtenus par l'équipe de France dans ces éliminatoires ?
Ce n'est pas une surprise pour la direction technique nationale : nous savions que ça allait secouer, que l'état de grâce des Bleus était bel et bien terminé. On en a vu les prémices en 2002 et, dans une moindre mesure, en 2004.
Quels sont les déficits de cette équipe ?
Un déficit d'expérience, d'abord. Mais là, on subit ce que j'appelle les retraites «actives» de joueurs Zinédine Zidane, Lilian Thuram, qui évoluent toujours au plus haut niveau et qui avaient vocation à transmettre. Le match de Fabien Barthez face à la république d'Irlande était exceptionnel, exemplaire. Il a tenu son rôle, mais il en aurait fallu deux ou trois comme lui. Au lieu de ça, on est dans la reconstruction totale.
Les Bleus ont été sifflés à leur sortie du terrain, samedi...
D'une certaine manière, je comprends ceux qui ont sifflé : ils sont toujours sur la lancée de la Coupe du monde 1998. Les Bleu