Le lobby du foot-business est fort bien entendu. Aujourd'hui, l'Assemblée nationale va examiner une proposition de loi du groupe UMP qui entérine plusieurs desiderata des clubs pros. Frédéric Thiriez, fraîchement réélu à la présidence de la Ligue de football professionnel (LFP), exulte, au risque d'en dire trop (le Parisien du 10 octobre): «J'ai ma proposition de loi qui passe à l'Assemblée. C'est énorme pour le football français. Ni Bourgoin ni Le Graët (ses prédécesseurs à la LFP) n'auraient pu obtenir un truc pareil.» Officiellement, cette loi est censée concerner l'ensemble des sports professionnels.
Bananière. Le «truc» est en effet digne d'une république bananière. Edouard Landrain, député UMP de Loire-Atlantique qui défend ce lifting législatif, en pleines procédures pénales et fiscales sur des transferts douteux (Libération du 1er octobre), n'a pas caché son ambition devant la Commission des affaires sociales (qui l'a approuvé la semaine dernière) : «Réduire le décalage entre le droit et la réalité.»
Sa proposition de loi supprime l'interdiction d'être actionnaire de plusieurs clubs. Certes, Landrain parle de protéger l'«équité d'une compétition», mais il faut bien «s'adapter aux réalités économiques». Robert Louis-Dreyfus, propriétaire de l'OM et actionnaire du Standard de Liège (Belgique), peut dormir tranquille. L'interdiction ne portera plus que sur le «contrôle» de plusieurs clubs, rien n'empêchant d'être actionnaire minoritaire. La libre circulation des capitaux,