Jérôme qui ? Haehnel. Né il y a vingt-quatre ans à Mulhouse. Sacré hier à Metz, lors de la finale de l'Open de Moselle. Un couronnement encore modeste mais prometteur : première finale et première victoire (7-6, 6-4) dans un tournoi professionnel, face à Richard Gasquet. Le toujours jeune espoir du tennis français à 18 ans, qui lui non plus n'avait jamais disputé de finale ATP.
Un sommet franco-français n'est certes pas un événement inédit mais rare, puisque le dernier remontait à un certain Santoro-Clément, disputé à Marseille en 1999. Pour y parvenir Haehnel, 185e mondial et issu des qualifications, a dû disputer huit matchs. Au premier tour, il lui a fallu se défaire de la tête de série n° 3, l'Argentin José Acasuso (67e), puis d'un trio de Français, Marc Gicquel (166e), Arnaud Clément (117e) et enfin, en demi-finale, Paul-Henri Mathieu.
Le duel avec l'autre grand espoir (en panne) du tennis hexagonal aurait pu laisser des traces. Mathieu s'est accroché pendant 3 h 10 avant de céder devant la force de l'Alsacien : des premières balles puissantes et des coups droits très efficaces. Des qualités qui, hier, ont aussi eu raison de Gasquet, souvent mis en difficulté par la longueur des balles de Haehnel, habile à conclure par des volées amorties.
Dans le second set, Gasquet a pourtant eu cinq balles de break. Toutes perdues. Haehnel une seule : ce fut une balle de match. «On s'est bien donné tous les deux. Ça va être mon meilleur souvenir», a-t-il commenté. Est-ce si sûr ? Avant,