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Libération

Les Asiatiques font désormais le mur

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publié le 8 novembre 2004 à 2h55

Valence envoyée spéciale

Face au mur, les concurrents font de drôles de gestes. Font mine d'accrocher des prises, lèvent un bras, puis l'autre. Lèvent une jambe comme s'ils s'apprêtaient à monter à une échelle. Sauf que, pour l'instant, les grimpeurs sont en bas, sur la terre ferme. Et disposent de 6 minutes pour reconnaître le parcours sur lequel ils vont s'affronter dans l'avant-dernière étape de la Coupe du monde d'escalade de difficulté, qui se déroulait à Valence (Drôme) la semaine dernière. La discipline, qui commence à sortir de la confidentialité (lire ci-contre), est même en train de vivre un véritable tournant. Comme tous les autres sports, elle n'échappe pas à la mondialisation. Pour la première fois, en octobre, une épreuve de la Coupe du monde s'est déroulée à Shanghai. «Les Asiatiques n'ont pas fait de la figuration, note Muriel Sarkany, la grimpeuse belge qui domine chez les femmes. On a vu des Chinoises se placer dans les dix premières alors que, jusque-là, on ne les avait jamais vues.» Les entraîneurs ne sont guère étonnés par ces classements : «Les Asiatiques ont des qualités physiques naturelles de grimpeurs, dit Damien You, entraîneur de l'équipe de France. Il faut un rapport poids-puissance très bon et une musculature assez sèche. Une morphologie assez proche de celle des gymnastes.»

Cette nouvelle concurrence inquiète les Européens, ultradominants dans cette discipline. C'était même l'un des principaux reproches faits à l'escalade de difficulté. «Il y a c