On ne l'avait plus revu dans le groupe France depuis 2002 et ce lancer en touche calamiteux de dernière minute, dans les bras du troisième-ligne centre gallois Scott Quinnell, qui, dans un Millenium Stadium incandescent, avait failli priver (sans la main de Betsen coincée entre la pelouse et le ballon) les Bleus du Grand Chelem cette année-là. Les critiques n'avaient alors guère épargné Sébastien Bruno, le talonneur biterrois, convoqué en équipe de France pour pallier le forfait du Toulousain Yannick Bru, lui-même doublure de Raphaël Ibanez. «Je n'ai pas été critiqué, corrige Bruno, mais je n'ai pas été rappelé non plus. Ce qui signifie que l'entraîneur jugeait que je n'avais pas le niveau. C'était sûrement vrai. C'est le principe de la sélection. On est appelé pour un match et il faut être bon tout de suite. Même si l'on ne joue que deux minutes. Sinon, on en appelle un autre.»
«Mentalité». Deux ans plus tard, après deux grosses blessures au genou qui l'ont tenu longtemps éloigné des terrains et un départ pour le club anglais de Sale managé par Philippe Saint-André, Sébastien Bruno est de retour dans les vingt-deux. Ce qui démontre au passage que Bernard Laporte, furibard après son talonneur remplaçant au sortir du match de Cardiff, ne galèje pas quand il affirme que les portes de l'équipe de France ne sont jamais définitivement closes, et traduit surtout les progrès considérables effectués outre-Manche par Sébastien Bruno. «Les Anglais possèdent une mentalité différente, re