Envoyé spécial à Marseille
D'aucuns n'auront pas manqué de noter quelques signes avant-coureurs de mauvais augure en ce rude après-midi marseillais. A commencer par le vent venu du nord, mistral dit-on ici, cher à Daniel Herrero et Alphonse Daudet, d'une violence rare, à décourager le plus velléitaire des flankers à se détacher de la mêlée. Et cette image de Michel Palmié aussi, ancien deuxième ligne de légende dit «le Ramses II du grand Béziers» (rapport à sa manie de bander ses articulations avant de partir au charbon), s'emmêlant les Pataugas à l'entrée VIP du Stade Vélodrome et s'étalant d'un bloc, comme cela n'a pas dû lui arriver souvent sur son terrain de Sauclières.
Grondement. Il y aura eu surtout cette curieuse indolence de la part du public marseillais, «le meilleur de France» dixit le staff et les joueurs français, sifflotant à peine l'arrivée des Pumas venus s'échauffer sur cette pelouse où Néo-Zélandais, Sud-Africains, Australiens et Anglais furent jadis copieusement hués. Là, tout juste un vague grondement difficile à interpréter, pas la moindre insulte folklorique, pas même un «enculés !».
Peut-être tout simplement parce que les Marseillais avaient déjà pris inconsciemment fait et cause pour cette équipe argentine constituée d'expatriés l'ailier Lucas Borges étant l'unique membre du Quinze de départ à évoluer dans son pays affichant fièrement les couleurs ciel et blanc de leur OM tant chicané. Sans parler de cette mentalité supralatine des visiteurs à laquel