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Libération
Portrait

Thiercelin, un grand classique

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publié le 29 novembre 2004 à 3h13

Après vingt-deux jours de mer, Marc Thiercelin, 44 ans, à bord de Pro-Form, était hier soir à 20 heures en 9e position de la flotte du Vendée Globe, à 1 071 milles du leader, Vincent Riou (PRB). Thiercelin est un homme difficile à éclairer malgré un bon profil. Il était parti pour son quatrième tour du monde, habité par une opiniâtreté méticuleuse et s'apprêtait à jouer le rôle le plus intense de sa carrière de solitaire. Mais, englué dans l'anticyclone de Sainte-Hélène, il a jeté tous ses doutes, la semaine dernière, dans la circulation des mots adressés à la terre : «J'espère que ma prévision actuelle est fausse, sinon je vais manger copieux.» Thiercelin ne voulait laisser, dans l'oeuvre hauturière qu'il a écrite depuis treize ans, aucune négligence afin que sa dernière pièce fût la plus accomplie de toutes.

De l'ancien régime. Après une deuxième place en 1996-1997 et une quatrième en 2000-2001, Marc souffre aujourd'hui et dissimule mal cette place indigne de lui. Et que fait Marc dans un pareil cas ? Il se blesse inutilement : «J'ai fait du Parlier (Yves a la réputation de vivre frugalement, ndlr). Je n'ai même pas une bouteille de vin à bord ! Dans le Sud, ça va être dur, mais je me prépare mentalement.» Marc est administré par le sentiment dans un gouvernement maritime dominé par la raison. Il est par cet aspect de coeur un marin de l'ancien régime, comme pouvait l'être Titouan Lamazou. Dans le Journal du dimanche, à quelques jours du départ, il s'emportait contre la dir