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Libération

Hervé Laurent, retour sur terre.

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publié le 6 décembre 2004 à 3h20

Voilà que le Vendée Globe, au 28e jour de mer, se trouve privé de l'intelligence désenchantée d'Hervé Laurent. Le concurrent qui porte le numéro 93 sur la grand-voile d'UUDS, l'ancien bateau de Christophe Auguin, a averti hier la direction de course de son retrait: «Mèche de safran cassée.» Selon le skipper, «le bateau devient dangereux et il a tendance à pivoter sur lui-même». Hervé aurait tant aimé donner au public la curiosité de s'intéresser à l'histoire d'un marin qui, en vingt-cinq ans de carrière et 34 traversées de l'Atlantique, n'a jamais eu la chance de posséder un bateau neuf : «Je reste encore sous le choc de la déception et, quoi que je fasse aujourd'hui, il s'agit d'un abandon. L'aventure est finie et c'est désolant pour moi et les partenaires», a-t-il conclu sobrement.

C'est un immense dommage d'assister à l'abandon du mérite et de l'autorité. Laurent faisait route hier vers Cape Town, en Afrique du Sud, qu'il escomptait rallier demain soir avec un bateau «très volage» et estimait prématuré d'affirmer hier dans la soirée s'il reprendrait la mer hors course. Comme le Lorientais est un homme lucide, il doit quand même trouver que l'ironie de l'histoire est très amère. En effet, Hervé est le premier à officialiser son retrait suite aux grosses dépressions qui ont chahuté la flotte à l'entrée de l'océan Indien. Il disait ceci peu de temps avant d'appareiller : «Le dernier Vendée Globe a été une course de bonnes soeurs, mais si la mer prend sa vraie dimension, alors