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Libération

Auxerre prospère sans la manière

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publié le 13 décembre 2004 à 3h27

Les 54 000 spectateurs du Vélodrome ont vu, samedi en fin d'après-midi, un match à dégoûter ceux qui ont évalué les droits de retransmission de la L1 à 600 millions d'euros par an : pas d'occasion, quatre (!) tirs cadrés et les pires années du Calcio italien ressuscitées sous l'oeil morne de l'observateur. A ce propos, il manque 72 buts (1) pour atteindre le total de l'an passé à la trêve, signe que ça déjoue sévère. Samedi, à Marseille, le match a, comme de juste, tourné sur un coup de pied arrêté, un coup franc transformé par le Zimbabwéen d'Auxerre Benjani Mwaruwari : à l'heure où tout fout le camp, Auxerre s'est imposé (1-0) au Vélodrome et occupe la troisième place de la L1.

L'an passé, Auxerre jouait mal. Pour illustrer la pauvreté du jeu collectif icaunais, Guy Roux expliquait que les quatre contre quatre qu'il imposait à ses hommes à l'entraînement étaient de piètre qualité. A l'intersaison, l'entraîneur bourguignon a laissé filer ses trois perles, Djibril Cissé (à Liverpool), Jean-Alain Boumsong (aux Glasgow Rangers) et Olivier Kapo (à la Juventus de Turin), avant de voir la quatrième ­ Philippe Mexès ­ partir à l'AS Rome sans autorisation. L'apocalypse était annoncée. Seul dans son coin, Guy Roux s'était (faussement) interrogé sur «l'éventuelle surcote de la notoriété» des partants. Une fois encore, l'exil a permis d'y voir clair. Avant sa grave blessure, Cissé ne marquait pas. L'AS Rome navigue en milieu de tableau. Kapo joue peu à Turin. Et le «challenge» de Boums