Menu
Libération

Règlements de comptes sur tatami ?

Article réservé aux abonnés
publié le 17 décembre 2004 à 3h31

Mardi 7 décembre, une journée comme une autre au dojo de l'Insep (Institut national des sports et de l'éducation physique). Soudain, en pleine séance d'entraînement de l'équipe de France féminine, les judokas se figent, glacées par les cris d'une junior de 17 ans disputant un randori (travail au sol) avec Yves Delvingt, entraîneur national. Les pratiquantes de haut niveau savent bien que le judo est un sport dur, surtout à l'entraînement. Cependant, cet exercice-là semble un peu trop musclé. «Je me suis arrêtée de travailler. Je ne pouvais plus continuer...», rappelle une des filles présentes. «J'en avais les larmes aux yeux», ajoute une autre athlète. Pour une troisième : «Elle pleurait, elle criait. C'était vraiment lourd !»

La séance au sol dure près d'une demi-heure, peut-être plus. La jeune championne tente de résister. Mais comment, lorsqu'on est une jeune fille qui pèse 57 kg et qu'en face, on a à faire à un homme, judoka confirmé et patron de la section féminine, qui pèse près de 80 kg ? Dans la salle, Jane Bridge, une Anglaise ancienne championne d'Europe et du monde, aujourd'hui entraîneur de club, en préparation à l'Insep avec ses élèves, ne supporte pas la scène. Alors que tout le monde regarde de loin, Jane file vers l'entraîneur tricolore. «On a entendu la fille crier, des signes extérieurs qui prouvent que ce n'était ni un exercice éducatif, ni pédagogique. Pour moi c'était une punition et ça, ce n'est pas le judo», martèle celle qui entraînait la Grande-Bretag