L'abandon de Roland Jourdain (Sill & Veolia) vendredi matin, alors qu'il était troisième du Vendée Globe, est une nouvelle qui a fait tourner le lait dans tout le département du Finistère. Troisième de la précédente édition, Roland était à mi-course quand sa quille s'est mise à bouger comme la molaire dans la gueule d'un hippopotame. «Bilou» est resté hébété et nous complètement imbéciles devant cette fortune de mer qui le prive d'une victoire à laquelle il s'était mis à croire. Au classement, cent milles seulement le séparaient des deux leaders, Vincent Riou (PRB) et Jean Le Cam (Bonduelle).
«La quille a du jeu et les axes qui retiennent les vérins hydrauliques ont du jeu. C'est la cata. Il y a des choses que je sais réparer, mais ça, je ne sais pas faire et je sais bien que le Père Noël ne va pas m'envoyer une quille neuve...», a expliqué Roland Jourdain à la direction de course, et c'était un crève-coeur. Fini les pirouettes et les acrobaties qui enchantaient les terriens. Roland avait la voix brisée de celui qui sait que c'est terminé : «J'ai eu beaucoup de mal à orienter la barre vers le nord-nord-est (direction de la Nouvelle-Zélande, ndlr).»
Bilou a eu cette phrase qui lui ressemble tellement : «Je vais faire mon Moitessier et faire ma petite longue route.» Dès qu'il a su que l'avarie le condamnait, il a joint son camarade Jean Le Cam, skipper du frère jumeau de Sill & Veolia. Jean avouait en avoir pris un coup sur la carafe : «C'est pas une nouvelle très agréable... Qu