L'Américain Dan Boyle, champion 2004 de NHL (la ligue professionnelle de hockey sur glace nord-américaine) avec les Tampa Bay Lightning, a passé son réveillon tout seul dans son appartement de Stockholm, loin des siens. Ce matin, il s'est levé à la fraîche pour aller faire son métier dans la patinoire d'entraînement de Djürgarden, un club de la capitale suédoise. Loin des fastes de la NHL et pour un salaire qui l'aurait fait rire il y a encore six mois. Comme lui, près de 300 joueurs de la prestigieuse ligue se sont à ce jour exilés en Europe : République tchèque, Allemagne, Russie, Suisse et même France.
Salary cap. Cela fait cent un jours aujourd'hui que la NHL est l'objet d'un lock-out : faute d'accord entre le syndicat des joueurs (NHLPA) et les propriétaires des franchises qui les emploient, le championnat n'a pas encore démarré. Ce sont les propriétaires qui ont décrété le lock-out et brandi leurs chiffres : 252 % d'augmentation des salaires en dix ans pour seulement 162 % de hausse des recettes, 273 millions de dollars de déficit cumulé par les trente franchises pour la seule saison 2002-2003, moins d'un club sur trois bénéficiaire. Il faut discuter. Les propriétaires, des businessmen pour qui le hockey n'est qu'une activité parmi d'autres, ont défini un objectif précis ramener la masse salariale de 75 % à 54 % du budget d'un club et un moyen d'y parvenir : la création d'un salary cap, une masse salariale plafond indexée sur les revenus des franchises qu'ils évalue