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Libération
Interview

«Il faut partir le couteau entre les dents»

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publié le 5 février 2005 à 0h24

Bormio (Italie) envoyé spécial

La piste du Stelvio, tracée en 1985 à l'occasion des championnats du monde organisés à Bormio, a la particularité d'être une piste où le descendeur peut apercevoir, dès le portillon de départ, l'aire d'arrivée. Longue de 3 230 mètres pour près de 1 000 mètres de dénivelé, le Stelvio appartient aux pistes mythiques du style de la Streif à Kitzbühel (Autriche), avec au départ une pente vertigineuse de 63 % des plus éprouvante. Le directeur de l'épreuve, Aldo Anzi, assure que jamais un inconnu n'a remporté cette descente, qui sera occupée samedi à 11 h 45 par les hommes et dimanche à la même heure par les femmes (1). Le cran de se jeter à corps perdu dans la pente n'est pas forcément payant.

«Pas de grands plats». Présent sur place, Luc Alphand, l'un des meilleurs descendeurs de sa génération, plusieurs fois vainqueur de la Coupe du monde ­ mais toujours malchanceux lors des grands rendez-vous ­, replonge dans les souvenirs laissés par ce tracé difficile à dompter. «La grosse particularité du Stelvio, c'est d'abord sa pente (30 % en moyenne, ndlr) et la succession de difficultés qu'il faut enchaîner sans respirer. Il n'y a pas de grands plats», précise l'ancien champion reconverti dans la course automobile (cette année, il a terminé deuxième du Dakar). Il faut être actif à chaque seconde pour pas se laisser embarquer et ça, c'est hyperdur.» Alphand, cependant, considère que les conditions de neige actuelles sont plutôt bonnes. Les skieurs y gagnent