Jamais depuis une bonne décennie, soit bien avant qu'il absorbe la Squadra Azzurra en son sein, le Tournoi des cinq puis six nations n'avait été aussi ouvert. Loin de l'habituelle dichotomie France-Angleterre qui prédomine depuis 1997 (avec l'exception de 1999, année du triomphe de l'Ecosse de Gavin Hastings), trois équipes, voire quatre si le pays de Galles confirme son renouveau automnal (les Diables rouges ne se sont inclinés que d'un point, 25-26, à Cardiff contre les All Blacks), sont en effet en mesure de remporter cette édition 2005 : la France (tenante du titre), l'Angleterre (championne du monde) et l'Irlande. Cette dernière n'ayant plus gagné le Tournoi depuis 1985, alors que son unique grand chelem remonte à 1948.
Or, les Irlandais entraînés par l'ancien demi d'ouverture Eddie O'Sullivan possèdent l'avantage de recevoir leurs principaux adversaires à Lansdowne Road, où il n'est jamais aisé de s'imposer. Les Springboks et les Pumas le savent bien, pour y avoir laissé quelques désillusions à l'automne. En outre, l'équipe compte en ses rangs de redoutables individualités, tels l'ouvreur Ronan O'Gara, le trois-quarts centre Gordon d'Arcy (élu meilleur joueur du Tournoi 2004) et surtout son capitaine Brian O'Driscoll, «le meilleur centre du monde» dixit le spécialiste du genre Jo Maso, susceptible de faire basculer n'importe quel match à tout instant.
Convalescence. Face à cet adversaire qui monte régulièrement en puissance «l'équipe d'Irlande est bien en place depuis