Le refrain suranné du groupe les Poppies «Non, non rien n'a changé. Tout, tout a continué» aurait illustré à merveille le week-end d'un observateur distrait du Tournoi de Paris. La cuvée 2005 a été une nouvelle fois féconde côté français avec 15 médailles, autant qu'en 2004. Comme tous les ans, le public issu des 540 000 licenciés français n'a pas ménagé sa peine pour sonoriser une arène de Bercy tout acquise à la cause tricolore.
Mais voilà, entre les deux éditions, Athènes 2004 est passé par là. Et le terrible souvenir d'un fiasco collectif, à peine atténué par l'unique médaille, d'argent, de Frédérique Jossinet, hante encore les nuits des hommes et des femmes en kimono. Dans deux semaines, un nouveau président de la Fédération française de judo sera élu. Et, malgré l'opposition de Didier Menu, Jean-Luc Rougé, premier champion du monde français, a déjà remporté la partie. Sans faire de déclaration officielle, il répète à ses interlocuteurs que des changements de fond interviendront dès le début de son mandat. Du côté de Fabien Canu, directeur technique national, on joue l'apaisement et la continuité : «Le judo français a eu un sursaut d'orgueil depuis les JO et ce Tournoi de Paris vient concrétiser six mois de bons résultats. Nous avons compris ce qui n'allait pas et nous revenons dans le bon chemin. Je suis prêt à poursuivre ma mission.»
Sur le tatami, la pugnacité était au rendez-vous, avec les confirmations d'Annabelle Euranie ( 52 kg), Daniel Fernandes ( 73 kg) en