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Libération

«Un départ mou comme la montre de Dali»

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publié le 14 février 2005 à 0h34

Il y a huit jours, hier, que le départ de la première édition de l'Oryx Quest, tour du monde par les trois caps (Leeuwin, Horn et Bonne-Espérance), a été donné de Doha, au Qatar. Engagé aux côtés de trois catamarans géants (Cheyenne, Daedlus et Doha 2006), Geronimo (Capgemini-Schneider Electric), emmené par Olivier de Kersauson et ses onze hommes, accusait hier 78 milles de retard sur Doha 2006 (ex-Club Méditerranée, vainqueur

de The Race). Olivier de Kersauson donnera chaque lundi son carnet de bord de la semaine à Libération.

«Notre départ de Doha ? Un peu comme si, d'une main immense et lasse, s'étaient échappés doucement quatre grands bateaux pour ce tour du monde. On aurait dit un départ mou comme la montre de Dali. Ce qui pour nous est chose nouvelle, car nos départs pour chasser le Jules-Verne se déroulaient d'ordinaire dans des conditions musclées. Mais se retrouver en course nous soulage de cette douleur permanente du record. C'est comme si on nous avait retiré d'un coup sec ce poignard que nous avions dans le ventre. Bien sûr, il y a les adversaires ! Nous sommes restés à vue du catamaran Doha 2006 pendant vingt-quatre heures. On renoue du coup avec cette joie de naviguer en flotte, avec ces moments étonnants où l'on progresse à l'aveugle. Combien m'a-t-il pris ? Combien lui ai-je repris ? Avec les phénomènes météo hors normes que l'on rencontre dans la descente de la mer d'Oman, il est possible de perdre 100 milles en une journée. Le jeu est subtil, parfois amusant