Menu
Libération

Un point c'est tout

Article réservé aux abonnés
publié le 14 février 2005 à 0h34

Angleterre ­ France : 17-18 (17-6)

Angleterre : 2 E, Barkley (18e),

Lewsey (35e) ; 2 T, 1 B (26e), Hodgson.

France : 6 B, Yachvili (4e, 29e, 54e, 60e, 67e, 74e).

(envoyé spécial à Twickenham)

Depuis dix ans qu'elles dominent le Tournoi des six nations, jamais les équipes de France et d'Angleterre n'avaient été confrontées à une telle ambiance avant leur affrontement. Réputée pour sa faculté à échauffer les esprits et à multiplier les provocations, la presse anglaise est en effet restée cette fois presque bienséante, à l'exception bien sûr de Brian Moore, l'ancien talonneur pitbull du XV de la Rose époque Will Carling, qui n'a pas pu résister à l'envie de replacer sa vieille blague : «Savez-vous ce que signifie jouer contre l'équipe de France de rugby ? ça veut dire jouer contre quinze Eric Cantona, en plus méchants.»

En fait, si la presse, même tabloïd, a manqué de conviction lors de sa traditionnelle campagne «anti-froggies», c'est que Bernard Laporte, impérial dans son rôle de démineur fortuit, a su dénicher chez elle un fond de compassion. «Je ne suis pas homosexuel, a ainsi déclaré l'entraîneur de l'équipe de France, mais je réalise aujourd'hui à quel point j'aimais Clive Woodward. Il nous a déclaré une guerre et j'ai commencé par le haïr pour tous les commentaires désobligeants qu'il tenait sur les Français. Jusqu'à ce que j'aie l'occasion de mieux le connaître quand il est venu passer une semaine à Marcoussis. J'ai découvert un homme modeste et adorable. Je lui ai offert un