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Libération

L'Espagne passe du laxisme à la dissuasion

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Le texte en discussion vise surtout l'entourage des sportifs.
publié le 17 février 2005 à 0h36

Madrid de notre correspondant

Le gouvernement Zapatero a décrété la «tolérance zéro» vis-à-vis du dopage. Après une longue période de laxisme, Madrid va durcir sa législation, comme l'Italie ou la France l'ont fait par le passé. Le secrétaire d'Etat aux Sports, Jaime Lissavetsky, vient en effet de présenter un avant-projet qui s'attaque au «mal» sous tous ses aspects : sportif, médical ou judiciaire. Ce plan prévoit une série de «sanctions dissuasives», dont le bras armé sera l'Agence espagnole antidopage, chargée de la prévention et du contrôle. Mais son rôle, ses moyens et son autonomie ne sont pas encore définis.

«Dans l'ombre». A la lecture des 59 mesures du projet, les autorités espagnoles s'en prennent moins au sportif qu'à son entourage. Dans le viseur figurent donc surtout les médecins, les physiothérapeutes, les entraîneurs, les représentants et agents. «Moi, je veux agir contre tous ceux qui s'enrichissent, grâce à ce fléau, sur le dos d'athlètes, le plus souvent innocents», a déclaré Jaime Lissavetsky.

Des tribunaux et une police spécifiques seront mis en place pour s'attaquer à cet environnement. Il y aura sûrement de quoi faire : en juin 2004, la police espagnole a démantelé un réseau de 21 membres qui distribuaient des substances dopantes à... 10 000 clients. Bien conscient de la difficulté de démasquer des individus habitués à «oeuvrer dans l'ombre», le directeur général du sport, Rafael Blanco, compte sur l'effet dissuasif : «Si un médecin sait qu'il peut perdre