Jamais, de mémoire de journaliste, on n'avait entendu à Marcoussis un tel discours. Tandis que Bernard Laporte accompagnait l'annonce de la première sélection de l'arrière de Brive, Julien Laharrague, d'un flatteur : «Il a cette capacité à relancer que l'on retrouve chez Jason Robinson», Jo Maso se fendait d'un définitif et inattendu : «Julien Laharrague est là pour attaquer, il fera sûrement des conneries, mais on s'en fout. Nous préférons un joueur qui commet des fautes en tentant quelque chose à un autre qui reste figé.»
«Tenter des coups me convient tout à fait, commente l'intéressé, mais pas forcément d'entrée. Plutôt lorsque le rideau défensif monte moins vite à cause de l'usure des mêlées, des touches et du jeu courant. A ce moment-là, il est certain qu'une part d'improvisation peut faire la différence. C'est ce que l'on pourrait appeler un grain de folie plus ou moins mesuré.»
Kamikaze. On l'aura compris, à 26 ans, Julien Laharrague (1,85 m, 90 kg), longtemps considéré comme un surdoué un brin dilettante («j'ai commencé à jouer en première division très jeune, avec tout ce que cela sous-entend d'innocence et d'insouciance»), ne correspond pas tout à fait à l'image de kamikaze que l'on voudrait désormais donner de lui. «Mon souci, confirme-t-il, consiste avant tout à bien faire mon boulot : relancer quand c'est possible, taper quand il le faut. S'il faut taper dix fois pour relancer une seule fois, mais de manière gagnante, tout le monde y trouvera son compte. Mettre de