Samedi, comme le veut la tradition, Captain Pelous va pénétrer sur la pelouse de Lansdowne Road à la tête de ses troupes. Mais, comme le veut également la tradition, il est probable que les troupes en question vont insidieusement traîner la patte, laissant ainsi leur leader savourer pleinement la standing ovation qui devrait saluer son apparition. La centième sous le maillot bleu frappé du coq. Et quand on sait que son adversaire du jour le plus capé, le deuxième ligne Malcolm O'Kelly, n'en est qu'à sa soixante et onzième sélection, on peut imaginer en fin connaisseur qu'il est que le public irlandais ne manquera pas de témoigner au Toulousain la même admiration et la même gratitude que celles manifestées par les supporteurs français.
Club fermé. A deux ans de la prochaine Coupe du monde, Fabien Pelous, 31 ans, 1,98 m, 114 kg, est en effet le cinquième rugbyman à entrer dans le club très fermé des «centenaires». Derrière, dans l'ordre, le pilier anglais Jason Leonard (114 sélections), le centre agenais Philippe Sella (111 sélections), le demi de mêlée australien George Gregan (106) et l'ailier, également australien, David Campese (101). Etant donné qu'il reste vingt-cinq matchs à disputer à l'équipe de France avant le coup d'envoi de ladite Coupe du monde, et que seul Gregan est encore actif, il n'est pas déraisonnable d'imaginer que le baobab haut-garonnais, déniaisé au rugby à l'âge de 12 ans à l'Union athlétique saverdunoise (Ariège), soit à même de bouleverser prochai