Dublin envoyé spécial

On pourrait penser que le garçon est verni. Appelé dans le groupe comme remplaçant dès l'annonce, dimanche dernier, du forfait de Damien Traille, Benoît Baby, né il y a vingt et un ans à Lavelanet (Ariège) et formé au Stade toulousain (avec lequel il est sous contrat jusqu'en 2007), apprenait deux jours plus tard que, suite à l'élongation à la cuisse dont venait d'être victime le Briviste Ludovic Valbon, il allait reconstituer sous le maillot de l'équipe de France la paire de centres qu'il forme en club avec Yannick Jauzion. Et, même dans ses rêves les plus fous, il n'imaginait pas effectuer, contre l'équipe d'Irlande à Lansdowne Road, des débuts aussi tonitruants. «Pour ma première sélection, je suis titulaire, je marque un essai et nous gagnons à Dublin, énumère-t-il, le regard brillant d'excitation. Je me demande bien ce que je pourrais exiger de plus.» Tout en ajoutant d'une voix douce : «On dirait bien, cette fois, que la roue a tourné.»

Scoumoune.

Depuis 2002, en effet, Benoît Baby accumule les emmerdements, comme s'il était l'objet d'une opiniâtre scoumoune. «C'est l'épaule qui a d'abord cédé, raconte-t-il, lors d'un match amical de reprise contre Montauban. Bilan : quatre mois hors service. Ensuite, j'ai eu un souci à l'entraînement avec le ligament latéral interne de mon genou. Deux mois de plus. En 2004, ce sont les ligaments croisés qui ont souffert, en Coupe d'Europe contre Leeds. Saison terminée. J'ai repris en novembre, joué quatre fois et me