A 3 h 23 hier matin, c'était officiel : Bruno Peyron et ses treize hommes d'équipage ont fait le tour du monde en 50 jours, 16 heures, 20 minutes et 4 secondes, à bord du maxi catamaran Orange II. Le record de vitesse absolu, qui appartenait à l'Américain Steve Fossett sur son catamaran Cheyenne, est battu de plus de sept jours. Le trophée Jules-Verne, propriété d'Olivier de Kersauson avec le trimaran Geronimo, est battu de presque treize jours.
Hier, au large de Brest, Bruno Peyron, 49 ans et inlassable militant des records océaniques (Libération d'hier), pouvait enfin laisser parler l'enfant aventureux qu'il refoulait depuis cinquante jours : «C'est plus de l'émotion que de la joie. On n'est pas en train de marquer un but sur un terrain de foot. C'est profond. C'est lent. Ce n'est pas quelque chose qui jaillit comme cela. C'est probablement à la mesure de la durée de l'effort. C'est comme notre concentration, cela dure depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs mois.»
Cette performance a mérité les félicitations admiratives de Jacques Chirac pour qui «tous les amateurs, comme tous les passionnés de voile, savent ce que cet exploit représente d'effort, de concentration et de détermination collective...»
Bruno Peyron a frappé un grand coup et il va falloir aller le chercher, ce record. «Nous avons sur les cinq ans à venir le bateau le plus rapide du monde. Je pense que le seul bateau capable de battre le record, c'est celui-là», estime-t-il. Pourtant, dans la tête du Baulois s