Wallers Arenberg envoyée spéciale
Elle est jolie, elle a les pavés bombés, un peu tordus, une longue route droite dans la forêt de Raismes. On fera sans elle dimanche. La tranchée d'Arenberg n'est pas au programme du Paris-Roubaix qui se courra dimanche. Ces 2 400 mètres, seul tronçon pavé sous les arbres, ont été jugés trop dangereux par les organisateurs. En attendant son retour, en 2006, après réhabilitation par les collectivités locales.
VTT. N'empêche, à Arenberg, ça râle. «Maintenant, il faudrait leur mettre des roulettes à l'arrière de leurs vélos, comme les gosses», rigole Jean-Pierre, métallo à la retraite, qui roule sur son VTT, dans la tranchée, comme tous les jours. «Je suis déçu, c'était une fête.» Ici, il a vu «tomber Eddy Merckx, en sang». Lui aussi est tombé : «Je me suis cassé un orteil à cinq à l'heure.» Il a grandi là, au milieu des corons et du carreau de la mine. Depuis 68, date de l'entrée de la tranchée dans la course, il y a passé tous les dimanches de Paris-Roubaix avant de filer voir la suite à la télé. La fin de la tranchée ? «C'est politique, croit savoir Jean-Pierre, question d'argent. Y a quand même 150 CRS à chaque fois, ça revient cher.» L'argent, c'est surtout les 220 000 euros que coûteront le rescellage et le nettoyage des pavés de l'invasion de la mousse, et des glands.
Julien, ancien mineur du côté de Calonne-Ricouart, boit un coup à la buvette de la Pétanque arenbergeoise. «Dangereux, dangereux...» Il hausse les épaules. «Ils n'ont qu'à all