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Libération

Les arbitres d'en bas à bout des coups

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publié le 9 avril 2005 à 1h40

Les arbitres du foot d'en bas n'en peuvent plus. Ainsi, ce week-end, les hommes en noir du département des Deux-Sèvres organisent une grève du sifflet. La cause ? L'un d'entre eux a été agressé dimanche dernier et a dû quitter la pelouse sur une civière. «Je suis resté hospitalisé vingt-quatre heures et suis surtout très choqué», explique Olivier Gobin, la victime. Son tort ? Avoir sifflé un penalty pour l'équipe de Paizay-le-Tort dans la rencontre qui l'opposait à Clussais-la-Pommeraie. Un joueur de Clussais, expulsé peu avant, bondit alors sur le terrain et lui assène un coup de poing . «Depuis j'ai un peu peur, je me retourne dans la rue pour voir si je ne suis pas suivi», explique cet arbitre débutant de 27 ans. Il ajoute : «J'attends des sanctions exemplaires pour que l'on comprenne qu'on ne met pas une patate impunément à un arbitre.»

«Coup de boule». Chronique d'une haine devenue ordinaire sur les terrains de foot le dimanche. Et les témoignages pleuvent. C'est par exemple l'histoire de Jean-Louis Masse, 47 ans, agressé en décembre 2003 en Indre-et-Loire : «Pour avoir expulsé un gars qui m'avait traité d'enculé, j'ai pris une rouste et un mois et demi d'arrêt de travail.» Il garde le moral et l'humour : «En 2000 déjà, je m'étais pris un coup de boule.» C'est encore Christian Jean, qui renonce à l'arbitrage l'année passée au bout de quinze ans. «J'ai sifflé un penalty, et en rentrant dans le vestiaire j'ai été agressé par le gardien du stade. Ensuite le maire de la vill