Il y a deux semaines à Miami, le jeune Français Gaël Monfils (18 ans) avait déclenché une sorte de frénésie collective et ce commentaire dans une gazette locale : «C'est ce type-là qu'il faut voir jouer aujourd'hui. Sa vivacité est celle d'un chat.» Aucune chance de voir le même buzz s'emparer du sage public du Masters Series de Monte-Carlo qui débute aujourd'hui, à plus forte raison dans une principauté monégasque en deuil. Et pourtant. Cet après-midi, dès le premier tour, l'homme électrique sera opposé au futur du tennis mondial. Un futur qui ressemble en fait déjà beaucoup à son présent : l'Espagnol Rafael Nadal, 18 ans lui aussi, 17e mondial, héros récurrent de la Coupe Davis avec son pays et presque vainqueur il menait deux sets à zéro du terrible Roger Federer, en Floride il y a huit jours.
Pour Monfils, la tâche est rude. Sauf que l'issue du match n'a pas grande importance pour le champion du monde juniors 2004, dont le jeu est une sorte d'antithèse de ce qu'il faut faire sur terre battue. Monfils n'en a pas moins l'occasion, pour la première fois depuis le tournoi de Bercy, de montrer au public français l'étendue de ses nets progrès accomplis depuis l'automne, sous la houlette de Thierry Champion et d'un Rémi Barbarin chargé de sa préparation physique, sans aucun doute la clé de ses succès à venir. Sinon, ses tenues jaunes ou orange, sa propension à la bagarre et à rouler de grands yeux à chaque plan serré de la caméra ainsi que les exhortations d'un Champion qui