Nantes envoyé spécial
Un ballon sans importance, parti pour filer quelques centimètres sous la barre. Que non : Jérémy Toulalan revient d'on ne sait où et exécute une horizontale inouïe à deux bons mètres d'altitude ; un geste de kung-fu qui lui vaut de se recevoir sur les cervicales avant de se replacer en trottinant, sans un mot. «Sur un terrain, j'oublie tout.» Mercredi, à la Jonelière, le fastueux complexe d'entraînement des Canaris nantais, le jeune (21 ans) milieu de terrain avait, par exemple, oublié la commotion cérébrale qui lui vaut d'être éloigné des terrains depuis un mois. Ce geste insensé est la marque du très haut niveau. Personne au club n'en fait mystère : Toulalan est attendu comme un Messie dans la maison jaune, l'homme providentiel d'une équipe qui respire par lui et ne voit que par ses yeux.
Jeune garde. Il est espéré, ce samedi à Bordeaux, énième étape d'une opération maintien qui s'étire depuis la trêve hivernale et le terrible coup de chaud de Mickaël Landreau, devenu en janvier le premier joueur de L1 à réclamer publiquement et à obtenir la tête d'un coach. Aujourd'hui, le viatique des Canaris (16e) sur le premier relégable vaut 5 points. Nicolas Savinaud en parle comme s'il somatisait matin et soir, décrivant «une équipe quelconque», en souffrance «depuis quatre ou cinq ans» : «Le FC Nantes est en perdition au niveau de son jeu.» Le jeu nantais. Le centre de formation nantais l'un des plus cotés de la planète foot, à l'époque où Deschamps, Desai