La mort du footballeur camerounais, Marc-Vivien Foé, le 26 juin 2003, en plein match de la Coupe des confédérations, devant des centaines de milliers de téléspectateurs, a mis au jour une réalité très mal étudiée en France : la mort subite des sportifs. Phénomène effrayant et brutal, d'autant plus choquant qu'elle frappe des gens censés être au top de leur forme, la mort subite va faire l'objet d'une vaste étude conjointe du Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) et de l'Inserm.
Grâce à la création d'un registre national qui va recenser sur l'ensemble du territoire tous les cas de morts subites des sportifs. Des décès qui répondent à une mécanique simple et implacable. D'abord, le coeur «s'accélère très brutalement, ce qu'on appelle une fibrillation ventriculaire» qui «coupe l'alimentation sanguine du cerveau», explique le docteur Xavier Jouven, cardiologue à l'hôpital européen Georges-Pompidou et chercheur à l'Inserm. Le spécialiste du phénomène depuis dix ans qualifie ces décès de «morts illégitimes».
Soupçons. En France, faute de massages cardiaques rapides ou d'intervention grâce à un défibrillateur, 40 000 personnes meurent tous les ans avant d'atteindre l'hôpital. Seuls 2 % d'entre elles sont réanimées, contre un taux de 20 % dans certains Etats américains grâce à une sensibilisation du public. Mais le registre et les études qui suivront donneront surtout l'occasion d'y voir un peu plus clair sur ces morts qui s'accompagnent très souvent de rumeurs de