São Paulo
Pour le journal sportif Lance, «c'est un exemple pour le monde entier». Défenseur du club argentin Quilmes, Leandro Desábato a été mis en examen par la justice brésilienne pour «injure raciste» et risque une peine de un à trois ans de prison. Il est accusé d'avoir traité Grafite, attaquant du São Paulo FC, de «petit Noir de merde», lors d'un match disputé au titre de la Coupe Libertadores, mercredi à São Paulo. «Alors que les actes racistes qui se multiplient dans le football européen sont timidement punis, le Brésil a été plus sévère», poursuit Lance. Mis en liberté provisoire vendredi, après 37 heures de détention, Desábato avait été arrêté avant même que Grafite ne porte plainte, ce qui est contraire à la loi, et il n'était pas besoin, disent certains, de le menotter devant les caméras. Ces abus et le zèle inattendu des autorités le secrétaire à la Sécurité publique de São Paulo a ordonné l'arrestation du joueur depuis chez lui où il assistait au match à la télé sont imputés à une tentative de récupération politique, car le gouvernement Lula a, lui aussi, condamné un acte «grave», menaçant d'en appeler à la Fifa. Voire de s'attaquer à la nationalité de Desábato, qui payerait pour la rivalité footballistique entre le Brésil et l'Argentine. «Dans d'autres cas, rien n'a été fait», en veut pour preuve la presse. Mais, cette fois, la victime a décidé de ne pas se taire. Tout le monde ne salue pas sa décision de porter plainte. Pour certains, les propos de Desábato