Nancy envoyé spécial

Au bord des bassins, c'est la question en vogue. Camille Muffat est-elle la nouvelle Laure Manaudou? En devenant samedi à Nancy championne de France du 200 mètres quatre nages, la Niçoise a frappé fort. Parce qu'elle a relégué Manaudou à une peu coutumière deuxième place. Et parce que la triple médaillée olympique d'Athènes a, du même coup, été dépossédée de l'un de ses six records nationaux. Muffat a 15 ans et un éclectisme et une précocité qui rappellent Manaudou, de trois ans son aînée. «Une nageuse de très grand avenir», estime le directeur technique national, Claude Fauquet.

Les éclosions d'Amaury Leveaux (record de France sur 200 mètres) et d'Alexandra Putra (meilleure performance mondiale de l'année sur 200 mètres dos), 18 ans tous les deux, confirment que la classe biberon a bien poussé. «Des gages d'avenir très forts», estime Fauquet. «Mais attention à ne pas s'emballer, ces jeunes sont très intéressants, mais confirmer en compétition internationale est une autre chose», prévient Christos Paparrodopoulos. A trois mois des championnats du monde, fin juillet à Montréal, l'entraîneur d'Hugues Duboscq, médaillé de bronze à Athènes sur 100 m brasse, ne joue pas les rabat-joie. Tout en saluant ces fulgurances, auxquelles il faut ajouter le règne annoncé de Frédérick Bousquet sur le sprint, il juge simplement le niveau de ces championnats «bas» en termes de densité.

L'évolution des critères de sélection (1) a permis aux médaillés olympiques de collectionn