Hier, après quatorze jours de mer, le Finistérien Eric Drouglazet (Crédit maritime-Zerotwo) menait la flotte des douze solitaires partis le 4 avril de Saint-Nazaire pour Cienfuegos de Cuba à bord de Figaro II-Bénéteau. Drouglazet racontait les dernières heures à la barre : «C'est une navigation de sanglier : vent de travers sous spi. A quoi je ressemble ? A un petit Breton à casquette couvert de crème solaire, et quand j'ai un os, je ne le lâche pas !»
Vingt-cinq milles derrière, au pointage de l'après-midi, Charles Caudrelier (Bostik), lauréat du dernier Figaro qui avait mené la course durant six jours, cachait mal son amertume : «J'ai le sentiment, en tombant dans un trou sans vent, d'avoir loupé le bon wagon. Je suis dans la situation du gars qui est désormais à l'affût.»
Troisième, à 44 milles du leader, l'Anglaise Samantha Davies sur Skandia montre toutes les facettes de son considérable talent. Cependant, la navigatrice était furieuse d'avoir été trahie par la rupture «du point d'amure du spi asymétrique. Si bien que j'ai joué au petit voilier toute la nuit, tout en essayant de naviguer au mieux avec mon grand spi, mais là, je suis vraiment fatiguée», confiait-elle à la vacation téléphonique du jour. Pour Lionel Péan, navigateur et directeur de l'épreuve, «Samantha navigue de façon remarquable et les garçons ont bien raison de la craindre. Elle possédait au départ le bateau le mieux préparé de la flotte et elle reste, malgré cette petite casse qui l'a handicapée, le navi