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Libération

L'Espagne veut déraciner le racisme de ses stades

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publié le 20 avril 2005 à 1h50

Madrid de notre correspondant

Le foot espagnol prend enfin au sérieux le racisme dans les stades. Alors que les attitudes ouvertement xénophobes se multiplient, les mesures prises par les autorités peinaient à entrer dans les faits. Pour la première fois, dimanche, à l'issue de la rencontre opposant le Levante (Valence) et le Real Madrid, l'arbitre prend sa plume : «Un groupe de supporteurs ultras de Madrid, dans un acte raciste, a poussé des cris en imitant celui du singe.» Leurs cibles : deux joueurs noirs du Levante, le Colombien Edwin Congo et l'Ivoirien Félix Ettien. Chaque fois que ces derniers touchent le ballon, les excités des gradins hurlent en prenant des poses simiesques. La veille, au stade madrilène Vicente-Calderon, des ultras de l'Atlético déchaînés lancent... des bananes en direction du gardien de but de l'équipe de l'Espanyol Barcelone, le Camerounais Idriss Kameni. L'arbitre, là aussi, le note expressément dans son rapport.

Rapport trimestriel. N'ayant pas été identifiés, les auteurs de ces insultes racistes n'ont certes pas reçu la sanction prévue : une amende maximale de 60 000 euros et cinq ans d'interdiction de stade. Mais l'attitude de ces arbitres est nouvelle. La semaine précédente, contre l'équipe sévillane du Betis, les mêmes Congo et Ettien avaient été copieusement insultés. L'incident n'avait donné lieu à aucune suite. Mais, aujourd'hui, les choses commencent à bouger. Récemment, deux ultras d'Albacete ont dû payer 6 000 euros pour «attitude racis