Gilles Veissière, arbitre international et numéro 1 français, fustige la mollesse des autorités et l'hypocrisie ambiante, qui dénonce les erreurs d'arbitrage et pas les tricheries des joueurs.
Que vous inspirent tous les problèmes autour de l'arbitrage ?
C'est désolant de voir que cette corporation est en danger. On se trompe complètement de malade : ce n'est pas l'arbitrage qu'il faut soigner, mais le football.
Que pensez-vous de la retraite anticipée de l'arbitre suédois Anders Frisk, menacé de mort ?
C'est la résultante normale d'un laxisme des instances européennes. Anders Frisk a été donné en pâture à des pseudo-supporteurs par les propos des dirigeants du club de Chelsea (lire page 5). La suite ? Une sanction qui a fait rire le monde entier: deux matchs devant la télévision pour l'entraîneur José Mourinho et une poignée d'euros pour son cher président.
Ce sont donc les instances qui laissent pourrir la situation?
C'est certain. L'arbitre n'est pas assez soutenu par les instances. Est-il normal qu'un arbitre reçoive des menaces par mail et par téléphone ? Il n'y a que les grosses sanctions qui peuvent stopper ces dérives.
L'activité d'arbitre est-elle devenue à risque ?
Non. Nous ne sommes pas des sapeurs-pompiers qui entrent dans une maison en flammes. N'exagérons rien. On a juste perdu de la sérénité. En l'absence de sanctions, vous savez que vous êtes entrés dans un lieu de non-droit.
Peut-on parler de peur ?
Non. J'ai peur pour les jeunes arbitres des championnats amateurs, victimes de violences. A notre niveau, nous sommes protégés et bénéficions d'une sécurité rapprochée. C'est terrible à dire, mais le fait de protéger les arbitres est entré dans les moeurs.
La vidéo pourrait-elle vous aider ?
Quel rapport avec la vidéo ? Le malaise des arbitres est là. La vérité est que la question ne nous