Le championnat du monde qui débute samedi en Autriche est celui de la juste mais ponctuelle revanche des sélections nationales sur les clubs, du sport d'Etat sur son pendant privé. Le championnat nord-américain (NHL) ayant été annulé après un long lock-out, la plupart des vedettes du palet ont répondu à l'appel de leur fédération. Ce qui vaut à ce Mondial le titre ronflant de «plus relevé de tous les temps».
C'est formidable. Sauf que les deux dernières éditions ont vu une bande de Canadiens inconnus une bonne proportion de gamins, plus un zeste de joueurs de troisième zone rafler le titre, comme s'il avait fallu, après le fiasco des superstars russes à Moscou en 2000, rappeler les deux principes de bases du sport des rois : «la mentalité, c'est le niveau de jeu» et «dis-moi qui est ton gardien, je te dirai qui tu es». Quand on cherche la mitaine, (l'homme que l'absence de réglementation sur les équipements fait désormais ressembler à un hybride de GI Joe et un pan de mur), on tombe justement sur un Montréalais maousse : Martin Brodeur, le meilleur gardien du monde et de loin.
Si les joueurs à la feuille d'érable remportaient un troisième titre d'affilée, ça rendrait fou un pays frustré, où les fans promènent un oeil triste sur les résultats quotidiens de NHL... réalisés par la presse canadienne à partir de simulation sur jeux vidéo. En janvier, il y eut même quelques milliers de supporters hagards pour faire le voyage jusqu'à Grand Forks (capitale de la betterave), da