Canal + a trouvé l'homme providentiel. Il est énarque, normalien, agrégé. Le même profil que Laurent Perpère, ancien président du PSG remercié il y a deux ans et remplacé par... Francis Graille. Patron de Géodis, filiale de logistique et de transport routier de la SNCF, Pierre Blayau est devenu hier le cinquième président du club depuis 1991. Une fonction qu'il exercera à titre bénévole, après avoir navigué entre haute administration, industrie et football.
Autoritarisme. Né en 1950 à Rennes, deuxième de la promotion Mendès France de l'ENA, Pierre Blayau délaisse vite l'inspection des finances, en 1982, pour entrer chez Saint-Gobain. Directeur du plan, d'abord, puis, en 1984, patron de la filiale Pont-à-Mousson, à Nancy. Ce qui lui vaut de présider son premier club de foot, Blénod, proche de l'AS Nancy. Mais aussi d'être mis en examen par le juge Renaud Van Ruymbeke en 1992 dans une affaire de financement politique. Avant de bénéficier d'un non-lieu.
En 1993, Pierre Blayau est nommé président du directoire de Pinault Printemps Redoute par François Pinault. Lequel, deux ans plus tard, l'éjecte sans ménagement pour cause d'autoritarisme.
Mais les deux Bretons ne sont pas brouillés : en 1998, Blayau est nommé président du Stade rennais, que Pinault vient de s'offrir. A son arrivée, il annonce la couleur : il veut «des joueurs bretons». Le club est modernisé, mais la méthode contestée. «Il arrivait pour jouer au chef d'entreprise dans le club, avec une sorte de pseudo-autoritarisme