Barcelone envoyé spécial
Le glaçon finlandais n'a pas fondu dans le chaudron du circuit catalan. Pole position, victoire, congratulations de ses patrons, applaudissements nourris des mécaniciens de McLaren-Mercedes, douche au champagne sur le podium, félicitations du roi d'Espagne, tapes dans le dos des admirateurs. Rien n'y a fait, Kimi Raikkonen n'a pas décroché le moindre sourire, et n'a pas prononcé un mot plus haut que l'autre. Presque pas de mot du tout d'ailleurs. C'est que Raikkonen, qui n'est pas du genre expansif, n'a pas son pareil pour dissimuler son intense jubilation intérieure. Il a pourtant remporté hier sa première course de la saison en oubliant tous ses adversaires, la Renault de Fernando Alonso et les Toyota de Jarno Trulli et Ralf Schumacher.
Trio latin. Ce résultat propulse le pilote McLaren à la troisième place du classement du championnat du monde et au coeur d'un trio de pilotes latins : Alonso, Trulli et Fisichella. Mais, pour la cinquième fois de la saison, c'est l'Espagnol Fernando Alonso qui a fait la meilleure opération, d'autant que l'épouvantail Michael Schumacher a pris un sérieux coup de vent, déplorant son troisième abandon de la saison (sur double crevaison) alors qu'il ne pouvait pas espérer beaucoup mieux qu'une troisième place. Les rares tifosi sont repartis avec leurs oriflammes en berne. Ils ont de toute façon été noyés tout le week-end dans un océan azur. Si Imola avait fait un bide auprès des supporteurs italiens il y a quinze jours,