Thierry Lincou est un sportif précieux. Une curiosité. Ce Réunionnais de 29 ans est en effet le seul sportif français numéro 1 mondial. Sa branche ? Le squash. L'Angleterre lui donne même du «sir» depuis qu'en janvier il s'est installé sur le trône, mettant fin par là même à une hégémonie britannique vieille de deux siècles. Au pays des petites balles noires et des raquettes à longs manches, l'événement est considérable : «Cela montre que le squash est réellement un sport universel», a par exemple commenté le légendaire joueur pakistanais Jahangir Khan, actuel président de la fédération internationale, qui est au squash ce que Pelé est au foot, qui ajoute : «Thierry me rappelle beaucoup de choses de moi à son âge.»
Au Pakistan (La Mecque du squash), en Malaisie ou en Egypte, le nom de Lincou est célèbre. En France ? «C'est vrai qu'on ne m'arrête pas tous les jours pour signer des autographes», explique Thierry Lincou, également champion du monde de la discipline depuis sa victoire au World Open de Doha (Qatar) en décembre 2004. Un anonymat lié à une discipline pratiquée en France depuis une vingtaine d'années seulement, et qui souffre selon lui d'une image de «sport de snobs pratiqué pendant le déjeuner pour se défouler» : «Si mon parcours permet de faire connaître mon sport, cela suffit à mon bonheur.»
Silo à maïs. Thierry Lincou se marre même tout le temps : «Je ne vais pas commencer à me prendre la tête.» Il sait d'où il vient. Ses premiers coups de raquette, il les donne à