A l'occasion de la finale de la Ligue féminine de basket entre Bourges et Valenciennes, Alain Jardel, sélectionneur national, revient sur cette neuvième confrontation en dix ans entre les deux meilleures équipes de club et dresse un tableau assez sombre du basket féminin tricolore.
Pour quelles raisons ces deux équipes demeurent-elles au sommet ?
Bourges et Valenciennes sont les deux clubs qui ont le plus d'avance technique, les budgets les plus élevés, et dont l'assise populaire est la plus solide. Les joueuses qui évoluent sont, à quelques exceptions près, les meilleures de notre championnat.
Bourges avait la réputation de développer un jeu plus posé. Est-ce toujours le cas ?
Il faut relativiser cette impression et on perd souvent la mémoire dans le basket. Le coach russe de la fin des années 90 (Vadim Kapranov, ndlr) a écrit avec Bourges de très grandes pages de son histoire. Mais au fond il était comme tous les entraîneurs qui doivent faire tourner un effectif modeste : il terminait cinquième comme les copains... Je précise cela car on construit trop vite des mausolées. Ce coach n'a été performant que quand ses dirigeants lui ont offert les meilleures joueuses du territoire national, épaulées par les meilleures joueuses européennes. A ce titre, moi-même j'ai été champion d'Europe en 2001 avec l'équipe de France, car j'avais les meilleures joueuses de l'époque.
Et Valenciennes ?
Dans le Nord, le collectif est plus mûr qu'à Bourges, où les joueuses sont plus jeunes. A Valencienn