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Libération

Une classe au-dessus

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publié le 16 mai 2005 à 2h11

Avant de retrouver ­ et de battre ­ Richard Gasquet hier en finale du Masters Series de Hambourg (Allemagne), Roger Federer avait dit deux choses. La première ­ «on ne peut pas dire que j'ai déjà gagné car les joueurs issus des qualifications sont toujours dangereux» ­ traduisait un certain agacement face au buzz Gasquet. Une manière de dire : je suis numéro 1 mondial alors que le classement du Français ne lui permet pas (encore) d'entrer directement dans le tableau. La deuxième, une allusion à sa défaite de Monte-Carlo face au même : «J'espère que j'aurai plus d'idées contre lui que le mois dernier.» Le Suisse avait donc mis les retrouvailles sur le plan de «l'idée», signe que ce superbe joueur envisage encore la terre battue comme un espace à conquérir plutôt que comme une suite ininterrompue de corvées à liquider avant Wimbledon et une tournée américaine où il règne depuis deux saisons.

Hier, à Hambourg, Federer l'a ainsi emporté en trois sets : 6-3, 7-5, 7-6 (7-4), et on jurerait que sa défaite de Monte-Carlo a été souvent présente dans son esprit. Sur chaque point, le Suisse devait résoudre une équation : celle de «la cage» ; cette diagonale de revers (les deux joueurs sont droitiers) où Gasquet l'avait plus ou moins enfermé fin avril. Le revers du Biterrois ­ «à l'image de celui de tant de Français», précise Andre Agassi, qui ne perd cependant jamais contre les Français ­ est en effet une merveille : plus lourd que celui de Federer, il est aussi plus sûr et possiblement