Nîmes envoyé spécial
M ercredi. Jonathan, le fils du bistrot de la rue Fresque, devient matador. Les fondus de 421 et les étouffeurs de perroquets qui ont vu grandir sa vocation entre deux as, trois tournées et une soucoupe de cacahuètes salées, vont aux arènes avec leur mouchoir. Le papa, dans la contre-piste, se fait un sang d'encre, sans faux col. Enamorado, le toro d'alternative, est léger et noble jusqu'à la complaisance. Jonathan coupe une oreille après un ouvrage monochrome qui alterne des séquences correctes avec d'autres plus confuses.
Les toros de Victoriano del Rio rivalisent d'insipidité. Elle goudronne la corrida. La classe de Fernando Cepeda suffit à donner du relief à l'inconsistant Jarretero. Et malgré ses efforts, Bullicioso, toro remplaçant de Salvador Domecq, ne se livre jamais. Uceda Leal se décarcasse. Il oublie son flegme, met de la perspective dans l'anodin, torée intelligemment, en relevant sa muleta en fin de passe, deux toros mous de la gâchette. Une oreille. Absente jusque-là, l'émotion que donne le toro de combat revient in extremis avec Duende, gros toro noir et blanc bien armé de 620 kilos. Mais Duende perd beaucoup de sa puissance après un tercio de piques tumultueux. Jonathan Veyrunes garde la tête froide mais ne profite pas suffisamment de la bonne corne gauche du toro et de la montée d'adrénaline qui a réveillé le public. Le fils du bistrot manque de bouteille. Normal, il débute.
Jeudi. Alain Montcouquiol à propos de Denis Loré : «On le dirait