Seconde finale franco-française après le Toulouse-Perpignan de 2003 à Dublin (avantage aux Hauts-Garonnais), l'ultime match de la dixième édition de la Heineken Cup dimanche à Edimbourg (Ecosse) s'achèvera, on le sait déjà, par le sacre européen d'un Stade. Reste simplement à préciser lequel : Stade français ou Stade toulousain ? Depuis dix ans, ces deux équipes règnent en effet d'un crampon de fer sur l'ensemble du rugby hexagonal. Ainsi, à l'exception de la parenthèse biarrotte de 2002, sont-elles les seules à avoir inscrit leur nom sur le Bouclier de Brennus après 1993. Six fois (1994, 1995, 1996, 1997, 1999, 2001) pour les représentants de la ville rose, quatre fois (1998, 2000, 2003, 2004) pour les «mercenaires» parisiens. Et la probabilité est forte que l'une de ces deux mêmes équipes étoffe un peu plus son palmarès de champion de France pas plus tard qu'en juin prochain.
Pourtant, ce week-end à Murrayfield, c'est d'hégémonie européenne dont il est question entre deux formations où les joueurs professent le plus grand respect envers l'adversaire (et pour cause, les uns et les autres ayant en commun d'avoir vécu quantité d'aventures inoubliables sous le maillot du XV de France), mais où, côté public, on sent poindre une certaine animosité. Notamment dans les travées toulousaines où l'on n'a pas bien vécu l'émergence de ce rival d'autant plus redoutable qu'il a été le seul à faire vaciller le trône rouge et noir au soir d'une défaite traumatisante (39 à 3) en demi-finale