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Mario Ancic atterrit en douceur

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Spécialiste du droit et du gazon, le jeune Croate a passé le premier tour.
publié le 24 mai 2005 à 2h18

Comment fait-on pour se débrouiller sur terre battue quand on a plutôt le pied vert ? «On ne change rien.» Mario Ancic, ci-devant croate, demi-finaliste à Wimbledon en 2004 après avoir désossé la gloire locale (Tim Henman) en trois manches grâce à son mètre quatre-vingt-seize et des premières balles à 210 km/h, a passé un tour hier. «Bon, ici, tu ne vas pas non plus prendre le filet au troisième coup de raquette. Mais faut pas croire, j'aime bien. La terre révèle tout : les fautes techniques, les manques dans le placement, les sautes de concentration. Même pour un gars comme moi, c'est intéressant.» Ancic a 21 ans. Ça fait six ans qu'on lui promet un destin à la Goran Ivanisevic, vainqueur à Wimbledon en 2001 et enfant terrible d'un tennis croate qui n'a existé qu'à travers lui.

Ancic a habité dans la même rue que son aîné, à Split, partageant le même goût un peu pervers pour les environnements hostiles. L'actuel 19e mondial confesse avoir pris un maximum de plaisir à contrarier le public de Wimbledon lors de son match face à Henman. Il s'exprime lentement, avec le soupçon de condescendance qui fait la race. Une phrase qu'il aime : «Je garde ça pour moi.» Ses études de droit, qu'il poursuit malgré sa carrière ? «Ça me regarde.» Bon. «Tu es sur un tournoi, tu joues, tu rentres à l'hôtel, tu allumes la télé. Le lendemain, même chose. Le surlendemain, pareil. Les bouquins de droit me permettent de me nettoyer l'esprit. De rester dans le truc, finalement.»

Pour le moins sûr de lui