Terry Mickael Wilson, 39 ans, fan de toujours des Reds de Liverpool, n'était pas à Istanbul mercredi pour assister à la victoire de son équipe, le plus populaire des clubs anglais, en finale de la Ligue des champions. Mais il était à la précédente, il y a vingt ans ce dimanche, le 29 mai 1985, au stade du Heysel à Bruxelles, contre la Juventus Turin. La violence des supporteurs, l'inefficacité du service de sécurité et la vétusté des lieux (effondrement d'un mur) firent 39 morts. Parmi les hooligans anglais mis en accusation, Terence Mickael Wilson.
«Pics d'excitation». Il a 3 ans, en 1969, quand il découvre la ferveur séminale d'Anfield Road, le stade du Liverpool FC. Le club phare de la Mersey entame alors son irrésistible ascension tandis que la ville amorce un déclin industriel sans précédent. Le Spion Kop, tribune où 28 000 fans s'époumonent debout, devient, au mitan des années 70, l'endroit où tous les jeunes Scousers (habitants de Liverpool) se retrouvent. «C'était une fête magnifique, on atteignait des pics d'excitation incroyables. On était des lads (des branleurs, ndlr) et on ne pensait qu'à déconner sans se préoccuper des conséquences», se souvient Terry Wilson. Peu à peu, le marasme thatchérien aidant, l'insouciance teenage cède la place aux batailles rangées : «On ne cherchait pas la violence en particulier. On était juste des gamins qui allaient au match pour soutenir leur équipe et qui, parfois, en croisaient d'autres du camp adverse.»
Dans l'ordre des rituels l