Il semblait y avoir une ouverture. Oh pas large. Tout juste de quoi faire passer les épaules survitaminées du gamin espagnol. En forçant un peu. Une petite fissure à travers laquelle Sébastien Grosjean aurait pu pousser Rafael Nadal. Peut-être pas vers la sortie du tournoi. Mais au moins vers un cinquième set. Mais Grosjean-Nadal, interrompu dimanche soir sur le score de 6-4, 3-6, 3-0 en faveur de l'Espagnol s'est finalement achevé hier après-midi sur une victoire en quatre manches de l'épouvantail majorquin vainqueur des deux derniers sets 6-0, 6-3.
Elasticité. L'expression selon laquelle pour gagner un point sur terre battue il faut frapper un coup de plus que l'adversaire est rarement autant justifiée que lorsqu'elle s'applique au type qui joue contre Rafael Nadal qui, en disposant de Grosjean, atteint les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière. On a dit que Rafaël Nadal, c'était un bras gauche monstrueux, des jambes infatigables, un poignet surnaturel d'élasticité, un cerveau qui refuse la défaite. Autant de qualités qui se concentrent en une faculté. Celle de n'avoir besoin que d'un unique coup de raquette pour reprendre la direction de l'échange, se transformer de défenseur en attaquant, redevenir le patron. «C'est un matcher, il adore la compétition, il adore gagner», dit Grosjean.
Ce joueur, on a pourtant senti hier que Grosjean, qu'on n'avait pas vu aussi en jambes, en bras et en tête à Roland-Garros depuis quelques années