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Libération

Un Fandi épique à Grenade

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Grandiose faena devant son public, malgré deux coups de corne et contre l'avis du médecin.
publié le 2 juin 2005 à 2h26

Questions à El Fandi: «Dans quelle ville tu aimerais vivre?» Réponse: «Grenade.» «Et dans quelle ville tu aimerais te perdre?» «Grenade.» David Fandila «El Fandi» couronnait samedi «sa» feria de Grenade avec un solo contre six toros de divers élevages. Arènes combles.

Premier toro, un Daniel Ruiz, il ne se passe rien. Deuxième toro, un Fuente Ymbro, même scénario. Selon un témoin, le public est froid avec «son» torero. Troisième toro, un Domingo Hernandez, tout le monde se réveille. Mais après une faena importante, El Fandi se fait salement prendre à l'estocade. Gros coup de corne. Il se relève, reçoit deux oreilles, part à pied à l'infirmerie, l'habit troué, l'aine droite en sang. Il fait signe qu'il va revenir. A l'infirmerie, le chirurgien José Sanchez Ortiz explore la blessure: El Fandi a deux coups de corne de 15 et 20 cm dans le triangle de Scarpa. La cornade est remontée dans l'abdomen. Le chirurgien refuse que El Fandi continue la corrida. Pas question. Il lui fait signer une décharge, lui pose deux drains, réalise une anesthésie locale.

Après les petits-fours de l'entracte, tradition grenadine, et 45 minutes d'interruption, les haut-parleurs annoncent aux spectateurs stupéfaits que El Fandi, l'ancien champion de ski acrobatique junior, revient. Il lui reste trois toros. Estomaqué, le public ovationne : «Torero, torero!» Le quatrième toro sort. El Fandi tombe a genoux pour une larga. Le reste? Une épopée, une chanson de geste, une clameur ininterrompue. El Fandi va ban