Chez Marius envoyé spécial
C'est devenu une tradition: les bestioles de la maison Martin, toros gris et cornes comme des candélabres, bouclent le marathon de la San Isidro. Jeudi dernier, c'était ceux d'Adolfo, le neveu; vendredi, ceux de l'oncle Victorino.
Autre tradition: la langue de bois des toreros lorsque la télévision leur demande une opinion après chaque combat. Pepín Liria, par exemple, après sa bagarre jeudi avec Comadrón: «Essayer de le toréer m'a coûté beaucoup de travail.» Traduction libre: «C'était un toro chiant, il fallait se jouer la peau pour intéresser les gens, et en plus je me suis fait siffler.» De Villano, quatrième toro qui cherchait à découper en morceaux le costume orange et bleu de Esplá, ce même Liria dira: «Ce toro, on ne le souhaite pas à son pire ennemi.» Précision d'Esplá: «Ce fut un ennemi ponctuel, ce genre de toro nécessite une tauromachie technique. Quand cette technique est impuissante, je fais évidemment ce que je crois devoir faire: le tuer.» Et sur les siffleurs? «Le public est souverain, ça me paraît juste qu'il donne son opinion. C'est même son devoir. Mais si c'est ça qu'il aime, que Dieu bénisse cette arène et lui offre 300 toros comme le mien à San Isidro.»
Violents. Mercredi 1er juin, le malentendu à régné sur Las Ventas. Les toros ont été applaudis à leur mort et les toreros sifflés tant la complexité et la caste floue des Adolfo Martin auraient dû exclure tout manichéisme. Le régisseur de l'élevage est même venu saluer en piste, à