Dimanche à Chantilly (Oise), Divine Proportions doit remporter le 157e Prix de Diane Hermès, championnat européen des pouliches de 3 ans, disputé sur 2 100 mètres. Bienvenue au pays du pur-sang, où le hasard s'apprivoise à coups de millions d'euros... et de patience. Bienvenue dans un monde où la saillie d'un étalon dont les spermatozoïdes sont reconnus comme «améliorateurs» peut valoir 410 000 euros ; un monde où il faut lever le doigt pendant trente ans dans les ventes aux enchères de yearlings (chevaux de 1 an) pour espérer se constituer une collection de gènes gagnants.
Patriarche. De l'argent et du temps, l'armateur grec Stavros Niarchos en avait. Patiemment, pendant que son rival Onassis se consacrait aux femmes célèbres, celui-ci investissait dans les pouliches (et les poulains) de pur-sang. Le patriarche, aujourd'hui disparu, a parfaitement réussi son entreprise : l'élevage Niarchos, à cheval sur la Normandie et les Etats-Unis, est actuellement l'un des cinq meilleurs du monde.
Divine Proportions, entraînée par Pascal Bary, est l' incarnation de la réussite de Stavros Niarchos en la matière. Celle qui s'annonce comme l'une des plus brillantes pouliches jamais vues en piste est issue, quasiment à 100 %, d'une lignée maison. Sa grand-mère, Miesque, a gagné dix courses de groupe 1 (l'équivalent des Grands Prix en sports mécaniques) sous les couleurs Niarchos. Son père, Kingmanbo, a été le poulain le plus rapide de sa génération sur 1 600 mètres. Sa tante, East of the