Mike Tyson, qui fêtera ses 39 ans à la fin du mois, incarne deux images contradictoires de la boxe. De 1985 à 1991 invaincu en 42 combats, dont 36 remportés par KO , celle du plus phénoménal poids lourd jamais vu en activité depuis Mohammed Ali, et dont la précocité laissait accroire qu'il allait devenir le plus grand boxeur de tous les temps. Pour avoir mélangé les genres gros dur des rings et mauvais garçon dans la vie , la voie pavée d'or qui s'ouvrait alors devant ses poings juvéniles est devenue le plus gigantesque bourbier jamais vu dans la boxe. Las, Mike Tyson, l'homme à qui on n'a jamais appris autre chose qu'à donner des coups, s'est envoyé lui-même au tapis, ne se remettant jamais vraiment de ses trois ans de prison purgés pour viol.
La carrière du New-Yorkais oscille ensuite entre le très bas et le bof. Mais il y a toujours un manager pour remettre le bastringue en route. Ainsi, pour affronter le plus que modeste Irlandais Kevin McBride, samedi à Washington, Tyson a touché pas moins de 5 millions de dollars (contre seulement 150 000 pour son adversaire).
Envoyé au tapis au sixième round, Tyson est resté sur son siège à l'appel de la reprise suivante. «Je n'ai plus les tripes. Je n'en veux plus, je ne veux pas me mentir à moi-même», a-t-il déclaré en annonçant sa retraite.
Mais que peut-il faire ? Couvert de dettes après avoir amassé des centaines de millions de dollars, résistera-t-il, cette fois, aux sirènes qui ne vont pas manquer de retentir ? On le lui sou