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Libération

La saga du sang Palha

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Un livre retrace les 157 ans de l'élevage portugais, en plein renouveau.
publié le 23 juin 2005 à 2h42

João Folque de Mendoza, propriétaire d'un des élevages portugais de Palha, peut se réjouir, et pas seulement parce qu'il descend de Louis XIV et de Charles Quint. Cette saison, son régisseur Joaquim Carlos attrape des crampes à force de lever son chapeau pour saluer les publics, sauf dimanche à Aire-sur-l'Adour, et ses toros ne cessent d'être honorés de vueltas posthumes, comme à Séville, Nîmes ou Alès. Sur le toro de Palha, Pierre Dupuy, ex-directeur de la revue Toros, publie une somme méticuleuse où il semblerait qu'aucune saillie ne lui ait échappé (1).

Pierre Dupuy est allé à la source : la famille même. Une illustre famille liée à l'histoire du Portugal. Du côté de Aljubarrota en 1385, un certain Pereira Palha Almeida a foutu une trempe historique aux armées castillanes. La castagne tombe à pic. L'état de guerre définit bien ce que furent en effet les Palha : de terribles toros, aux pattes d'acier, qui promettaient l'enfer malgré leur nom de paille, puisque Palha, sobriquet qui existe dès le XIIe siècle, désigne l'habitude d'en mâchonner un brin.

L'élevage fondé en 1848 par Antonio José Pereira Palha commence par traverser l'histoire de la corrida en semant l'épouvante avec ses toros mastodontes, très armés et puissants. Beaucoup sont issus du fameux étalon Guitarrero, que José Palha, fils d'Antonio, a acheté au ganadero andalou Fernando de Concha y Sierra. Hommage au foutre de Guitarrero, qui mourra à 21 ans, en 1889. On lui donne plus de deux cents toros de combat. Mais